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Принт
 

La lutte

La jeunesse se passe en douleur, en misère.
Dans les veines, le sang s'agite amèrement.
Le reagard s'assombrit, la raison ne voit pas
Si c'est le bien, le mal qui vient à sa rencontre...
Des souvenirs pèsent sur l'âme, lourdement;
La mémoire enragée les ranime sans cesse.
Dans le cœur nul amour, nul atome de foi,
Nul espoir de pouvoir réveiller un seul mort,
Un seul homme sensé, un seul homme valable!
Chez nous, les gens sensés passent pour des déments
Et l'imbécile, par chacun est estimé:
"Il est riche", dit-on, mais qui donc lui demande
Combien d'êtres humains il a livrés aux flammes,
Combien de malheureux il a spoliés, lolés,
Combien, devant l'autel, il a trompé son Dieu
Par prières, serments et mensonges fieffés.
Et ce bourreau du peuple est servi à genoux
Par le pope et l'eglise et, devant lui, s'incline
Ce butor insensé, notre maître d'école
Qui s'en va devisant philosophiquement
Avec le journaliste et tous deux reconnaissent
Que la crainte de Dieu est le commencement
De la sagesse... Arrêtons-nous, ceci fut dit
Par un Conceil de loups en toisons de brebis
Pour poser la première pierre du mensonge
Sanctifié, pour qu'à jamais l'esprit de l'homme
Soit lourdement rivé dans d'implacables chaînes.
Et le grand Salomon, ce tyran débauché
Rangé, depuis longtemps, au fond du Paradis
Avec ces paraboles, parmi tous les saint,
A proclamé, pour des idiots, une ânerie
Que le monde répète jusqu'aujourd'hui:
"Tu dois craindre ton Dieu et vénérer ton roi."
Sacro-sainte bêtise! Des milliers d'années
Conscience et Raison t'ont combattue en vain,
Les combattants sont morts dans les pires supplices,
Ils ne pouvaient rien faire contre la misère.
Les hommes, habitués à supporter le joug,
N'ont pas cessé de révérer la tyrannie.
Si la main est de fer, humblement ils l'embrassent,
Si la parole ment, ils lui donnent leur foi.
"Tais-toi, sois patient, supplie quand on te bat,
Et si la bête sans pitié t'écorche vif,
Si les loups, les serpents s'abreuvent de ton sang,
Renonce au monde, en Dieu seul mets tout ton éspoir:
Je t'implore, Seigner, aie pitié, j'ai péché
Et pliant les genoux, prie et crois fermement:
Le Dieu clément ne châtie bien que ceux qu'il aime."

Ainsi va le monde! Esclavage et mensonge
Sur la terre maudite ont fondé leur royaume
De génération en génération.

On se transmet leur héritage, jour et nuit.
Mais dans ce vil royaume où le crime est la loi,
Royaume de péché, de lâcheté, de larmes,
Royaume de douleurs, de malheur infini,
La lutte bouillonnante avance à pas rapides
Vers les sommets et vers osn dénouement sacré...
Nous crierons: "Du pain ou du plomb!"

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